L'Excess 14, un catamaran d'un genre nouveau

Le tout dernier né des Excess Catamarans représente la deuxième génération de cette marque de catamarans d'un genre nouveau. A mi-chemin entre un catamaran "performance" et un lourd flybridge, ce catamaran à trois ou quatre cabines a été conçu pour séduire une clientèle de mordus de voile, à la recherche des sensations d'un monocoque, hélas souvent disparues, à bord d'un multicoque.

L'Excess 14, ce sont les sensations d'un monocoque et l'habitabilité d'un multi, le meilleur des deux mondes ?

EXCESS CATAMARANS, LA MARQUE !

La marque Excess est née en 2019 au sein du groupe Bénéteau, par ailleurs propriétaire de Lagoon Catamarans, le leader mondial de la construction de catamarans de plaisance.

Avec plus de 6000 catamarans construits, Lagoon a développé un savoir-faire et une expertise industrielle dont profite Excess. Les catamarans Excess sont donc construits sur les mêmes lignes de production.

Mais ne vous y méprenez pas, les Excess Catamarans ne sont pas des Lagoon simplement rebadgés, mais des voiliers très différents, conçus selon une philosophie qui leur est propre;

Ce sont des catamarans sans flying bridge conçus pour procurer à leurs utilisateurs des sensations à la barre, des bateaux pensés pour optimiser les temps passés à la voile, sans pour autant renoncer aux équipements de confort nécessaires et agréables en croisière.

QUELLE EST LA RECETTE DE L'EXCESS 14

UN LOOK BIEN À LUI ET UNE SILHOUETTE RAMASSÉE

Quand on observe certains catamarans à flying bridge depuis un ponton, on se demande parfois comment accéder à la bôme s'il survenait un problème en navigation perché à près de 6 mètres de haut !

Les Excess et tout spécialement le 14, voient leurs mâts posés sur le pont et non pas sur le roof. Cette position permet de reculer la position de la nacelle et d'optimiser le centrage des masses. Elle permet aussi d'abaisser la bôme à frôler le roof, une position similaire à celle rencontrée sur un monocoque.

La hauteur des francs-bords est volontairement limitée pour limiter l’effet du vent sur les coques (et la dérive) et les étraves inversées sont comme entaillées dans la longueur d’une sorte de méplat qui contribue à lui donner un air sportif qui lui va bien.

Moins visibles, les deux coques sont asymétriques et présentent une légère forme de banane, vue d’en haut, à la manière d’un Hobie Cat, et les quillons et safrans sont plus profonds, au bénéfice du cap et de la sensation.

DEUX POSTES DE BARRE À SENSATIONS !

Mener un gros catamaran à voile revient souvent à conduire un bateau à moteur tant la transmission par chaîne puis câble gomme toute sensation de barre. Sur les Excess, les postes de barre sont reculés, suivant ainsi le mouvement de la nacelle.

L'Excess 14 présente deux postes de barre, rejetés à l’arrière, comme sur un monocoque. Les barres, positionnées à l'aplomb des safrans profitent de cette position par la transmission presque directe du mouvement vers ou provenant des safrans. Une transmission réalisée au moyen de drosses en dyneema, comme sur les monocoques de régate !

Installé très en arrière, on peut bien visualiser sa voile quelle que soit l’amure sous laquelle on navigue.

Le poste de barre tribord reçoit les écoutes, drisses, ris, balancine et commande moteur tandis qu'à bâbord on trouve les commandes du gennaker ou du code zéro.

PLUS RAIDE ET PLUS ISOLÉ QUE LA CONCURRENCE !

Les catamarans sont généralement construits en composite "monolithique", cela signifie que les couches de tissus de verre, superposées et gorgées de résine, forment la coque.

L'Excess 14 est construit en "foam core", c’est une technique de construction dans laquelle une âme en mousse PVC est recouverte, recto et verso, de tissus de verre qui seront gorgés de résine. Les coques foam-core sont plus rigides et profitent, de par la présence d’air dans la mousse, de qualités d’isolation thermique et phonique.

Les cloisons de l’Excess 14 sont réalisées dans le même matériau que la coque. Elles sont stratifiées à la coque, lui procurant une meilleure raideur que les cloisons en bois habituellement collées dans les coques sur les catamarans de croisière.

ON VISITE ?

L'ARRIÈRE ET LES POSTES DE BARRE

On monte à bord de ce catamaran comme sur un monocoque, car, la première chose que l'on rencontre, depuis la jupe, c'est un poste de barre ! Une banquette de pilotage se plie pour libérer l'entrée sur le bateau. C'est bien vu parce qu'en position fermée, elle condamne efficacement l'accès aux jupes en limitant le risque de tomber à l'eau.

On franchit le rail d'écoute intelligemment placé derrière les assises du cockpit, il ne gêne en rien et permet un réglage parfait de la bôme.

Le poste de tribord reprend les manœuvres de la grand-voile et du génois.

Drisses, écoutes et ris, sont élégamment assorties dans leur tons, mais différentiables d’un coup d’œil, un partenariat unique avec la corderie Lancelin.

Toutes ces manœuvres arrivent en face d’un des deux winches, sans renvoi d’angle sur le roof. Les renvois créent de la friction qui gênent le maniement fluide des voiles.

L'électronique Garmin de série, présente de chaque côté permet, entre autres, et si on dispose d’une montre Garmin Quatix 6 ou 7, de commander le pilote depuis n’importe ou sur le bateau.

Des doubles commandes moteur sont disponibles en option et permettent de pouvoir barrer au moteur des deux côtés. Très bien vu pour faciliter les accostages, on peut ainsi s’installer côté quai et gérer l’écartement avec celui-ci.

La visibilité est alors bien meilleure que celle qu’on a depuis un flying bridge monté sur la coque opposée !

Côté moteurs, nous offrons en gestion-location la motorisation la plus élevée soit 2x57 CV, ce qui devrait permettre au bateau de dépasser les 8 noeuds au moteur en vitesse de croisière. Deux bossoirs, montés entre les coques permettent de stocker l'annexe en sécurité.

À table, dans le carré, on peut aisément manger à 8 personnes une fois la table agrandie. Une méridienne sur tribord et un canapé arrière procurent des assises pour tout le monde.

L'accès et les marches de l'excess 14

Trois petites marches permettent de monter sur le roof depuis le pied de mat et cet accès facile fait une vraie garantie de sécurité en mer : un ris coincé, ça arrive et sur ce bateau, on accède facilement à la bôme. Le gréement standard (123m2 au près) peut être remplacé par gréement optionnel “pulseline” (136m2) agrémenté d’un code-zéro de 86 m2.ci.

Les vastes trampolines de l'Excess 14

La position reculée de la nacelle dévoile les longues coques et les très vastes trampolines que les enfants vont adorer !

Tout à l’avant, le génois est monté sur la poutre qui est prolongée par un important bout-dehors, de série, c’est rare, et cela démontre l’affection du bateau pour les allures portantes débridées, sous gennaker ou code-zéro.

À L'INTÉRIEUR

LE SALON DE L'EXCESS 14

Là ou l'Excess 14 fait fort, c'est qu'après un tour extérieur et la prise en compte de ses caractéristiques techniques, une sorte de biais cognitif vous fait naturellement attendre un intérieur dépouillé tendance spartiate.

Et bien non, et c'est l'une des grandes forces de ce bateau. Léger, raide, c'est un bateau de voileux mais qui offre également les volumes et les équipements d'un catamaran de croisière. Une grande cuisine, une table à carte repliable et un carré intérieur pouvant accueillir, lui aussi, 8 personnes.

L'ambiance est claire, les vitrages ne sont pas teintés et le design du mobilier, à la fois moderne et simple, pourrait recevoir le qualificatif de scandinave.

Autre clin d’œil de Lancelin les boutons-poussoir sont remplacés par des poignées faites de garcette, un fin bout dont on ficelait les grand-voiles avant l'utilisation des lazy bag.